L’Œuvre du Marquis de Sade/Essai bibliographique

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Texte établi par Introduction, essai bibliographiques et notes par Guillaume ApollinaireBibliothèque des curieux (p. 57-67).



ESSAI BIBLOGRAPHIQUE

SUR LES
ŒUVRES DU MARQUIS DE SADE


Justine ou les Malheurs de la Vertu, en Hollande, chez les libraires associés, 1791,2 vol. in-8, de 183 et 191 pp. Frontispice par Chéry.

Justine, etc., en Hollande, 1791, 2 vol. in-12 de 337 et 228 pp. Réimpression dans le format in-12. Le frontispice est réduit et gravé par Texter. Quelques exemplaires sont ornés de douze figures libres avec encadrement de têtes de morts, chaînes et instruments de supplice.

Justine, etc., à Londres (Paris, chez Cazin), 1792, 2 vol. in-18 de 337 et 228 pp. Frontispice d’après Chéry et 5 figures libres.

Justine, etc., 3e édition (c’est la 4e) corrigée et augmentée. Philadelphie, 1794, 2 vol. in 18. Frontispice non signé et gravures libres. Cette édition est précédée d’un avis de l’éditeur et d’une dédicace « A ma bonne amie ».

Justine, etc., à Londres (Paris), 1797, 4 vol. in-18, 6 figures.

Justine, etc., 3e édition (c’est la 6e), en Hollande, 1800, 4 vol. in-16. 4 frontispices et 8 gravures libres.

Histoire de Justine ou les Malheurs de la Vertu, par le marquis de Sade, illustré de 44 gravures sur acier, en Hollande, 1797 (Bruxelles, 1870), 4 vol. in-12.

Justine ou les Malheurs de la Vertu, reproduction textuelle de l’édition originale (en Hollande, 1792). Paris, imprimé à cent cinquante exemplaires pour Isidore Liseux et ses amis, 1884, in-8.

La dédicace de Justine : « A ma bonne amie » reparut en tête d’une plate élucubration de Raban : Justine ou les Malheurs de la Vertu, avec préface par le marquis de Sade. Paris, Olivier, impr. Maltesse, 1835, 2 vol. in-18; chez Bordeaux, éditeur, hôtel Bullion, 1836, 2 vol. in-8.

Le mot préface était imprimé en si petits caractères que beaucoup de gens achetèrent l’ouvrage de Raban en pensant acquérir celui du marquis.

Juliette ou la suite de Justine (s. 1., 1796, 4 vol. in-8).

La Nouvelle Justine ou les Malheurs de la Vertu, ouvrage orné d’un frontispice et de quarante sujets gravés avec soin. En Hollande, 1787, 10 vol. in-16. À partir du tome V le titre devient : La Nouvelle Justine ou les Malheurs de la Vertu, suivie de l’Histoire de Juliette, sa sœur, ouvrage orné d’un frontispice et de 200 sujets gravés avec soin. La Nouvelle Justine, par quoi débute cette première édition collective, est la troisième rédaction du fameux ouvrage. Cette édition contient un frontispice et 100 gravures, comme il est indiqué à partir du tome V. Il existe des contrefaçons de cet ouvrage, et les gravures sont parfois remplacées par des lithographies.

Histoire de Juliette ou les Prospérités du Vice, par le marquis de Sade, illustré de 60 gravures sur acier, en Hollande, 1797 (Bruxelles, 1870), 6 vol. in-12.

Extraits de Juliette ou les Voluptés du Vice, par le marquis de Sade. Introduit par une biographie de Sade, un sommaire de l’ouvrage original (six volumes) et 10 gravures sur cuivre. Amsterdam, 1892. Ce petit recueil, mal imprimé en Hollande (sans doute à Rotterdam), doit être la contrefaçon d’un recueil publié vers 1880. La biographie pourrait bien être d’Alcide Bonneau. En tout cas, le sommaire est la reproduction, moins les citations, de l’article sur Juliette que Bonneau publia dans La curiosité littéraire et bibliographique (T. III, Liseux, 1882).

Aline et Valcour ou le Roman philosophique, écrit à la Bastille un an avant la Révolution de France, orné de quatorze gravures par le citoyen S***. (Ensuite on trouve une vignette représentant une lyre renfermant les lettres J. C. surmontée d’une couronne et supportée par des rameaux de lauriers, avec la devise : Impavida veritas). À Paris, chez Girouard, rue du Bout-du-Monde, no  47. 8 vol. pet. in-12.

Aline et Valcour, etc., chez la veuve Girouard, libraire au Palais-Egalité, galerie de IJois, no  196, 1795. (La vignette est remplacée par un filet.)

Aline et Valcour, etc., ornée de seize gravures (on a supprimé la ligne contenant les indications relatives à l’auteur). Pour le reste, cette édition est semblable à la précédente. Au reste, ces trois éditions n’en formaient qu’une dont on a modifié à plusieurs reprises le titre.

Aline et Valcour ou le Roman philosophique, écrit à la Bastille un an avant la Révolution de France, Bruxelles, J. Gay, 1883, 4 vol. in-12 (avec gravures et un avant-propos).

Pauline et Belval ou les Victimes d’un amour criminel, anecdote parisienne du XVIIIe siècle, d’après les corrections de l’auteur d’Aline et Valcour, Paris, an VI (1798), 3 vol. in-12.

Pauline et Belval ou Suites funestes d’un amour criminel, anecdote récente avec romances et figures, par M. R… À Paris, chez Chambon et Lenormand, 1812, 2 vol. in-12. Deux figures gravées par Giraud.

Les Crimes de l’amour ou le Délire des passions. Nouvelles historiques et tragiques précédées d’une idée sur les romans et ornées de gravures, par D. A. F, Sade, auteur d’Aline et Valcour. À Paris, chez Massé, an VIII (1800), 4 vol. in-12 avec 4 gravures.

L’ouvrage contient, outre l’Idée sur les romans qui sert de préface, onze nouvelles. T. I : 1. Juliette et Raunai ou la Conspiration d’Amboise, nouvelle historique ; 2. La Double épreuve. T. II : 3. Miss Henriette Stralson ou les Effets du désespoir, nouvelle anglaise ; 4. Faxelange ou les Torts de l’ambition ; 5. Florville et Courval ou le Fatalisme. T. III : 6. Rodrigue ou la Tour enchantée, conte allégorique ; 7. Laurence et Antonio, nouvelle italienne ; 8. Ernestine, nouvelle suédoise. T. IV : 9. Dorgeville ou le Criminel par vertu ; 10. La Comtesse de Sancerre ou la Rivale de sa fille, anecdote de la cour de Bourgogne ; 11. Eugénie de Franval. Zoloé et ses deux acolytes ou Quelques décades de la vie de trois jolies femmes, Histoire véritable du siècle dernier par un contemporain. À Turin (Paris), se trouve à Paris chez tous les marchands de nouveautés, messidor an VIII, in-16. Frontispice non signé.

Zoloé, etc., Turin et Paris, an VIII, in-12. Frontispice.

Zoloé, etc. À Turin, chez tous les marchands de nouveautés. De l’imprimerie de l’auteur. Thermidor an VIII, in-18. Frontispice. Cette édition est citée par Henri d’Alméras : Le marquis de Sade (Albin Michel) comme ayant été vendue 40 francs à la vente Saint-Morys.

Zoloé. Paris, A. Dupont et Roret, 1826, in-12.

La marquise de Gange, Paris, Béchet, 1813, 2 vol. in-8.

La Philosophie dans le boudoir, ouvrage (prétendu) posthume de l’auteur de Justine. À Londres, aux dépens de la Compagnie, 1795, 2 vol. in-16. Frontispice et 4 figures libres.

La Philosophie, etc., vers 1830, 2 vol. in-16 ; 10 lithographies libres.

La Philosophie dans le boudoir ou les Instituteurs libertins, dialogues destinés à l’éducation des jeunes demoiselles, par le marquis de Sade. Londres, aux dépens de la Compagnie, 1795. Bruxelles, 1868, 2 vol. in-8 avec figures.

La Philosophie, etc., Rotterdam, vers 1900 ; 2 vol. in-16. Mauvaise contrefaçon sans figures de l’édition précédente.

Valmor et Lydia ou Voyage autour du Monde de deux amants qui se cherchent. Paris, Pigoreau, an VII (1779), 3 vol. in-12.

Alzonde et Koradin, Paris, Cerioux et Moutardier, 1799, 2 vol. in-12. « Il est essentiel pour nous, dit de Sade dans une note de son Idée sur les Romans, de prévenir que l’ouvrage qui se vend chez Pigoreau et Leroux sous le titre de Valmor et Lydia, et chez Cerioux et Moutardier sous celui d’Alzonde et Koradin, ne sont absolument que la même chose et tous les deux littéralement pillés de l’épisode de Sainville et Léonore, formant à peu près trois volumes, de mon roman Aline et Valcour. » Alzonde n’est qu’une modification d’Aldonze, nom révolutionnaire du marquis de Sade. Dorci ou la Bizarrerie du sort, conte inédit, par le marquis de Sade, publié sur le manuscrit avec une notice sur l’auteur. (La notice, signée A. F., est d’Anatole France.) Charavay frères, éditeurs, Paris, 1881. Ce conte devait figurer dans les Crimes de l’amour.

Les 120 Journées de Sodome ou l’École du libertinage, par le marquis de Sade. Publié pour la première fois d’après le manuscrit original, avec des annotations scientifiques, par le docteur Eugen Duehren (Dr méd. Iwan Bloch), Paris, Club des Bibliophiles, 1904, VIII et 543 pp. in-4, couverture, fac-similé d’une page du manuscrit. Ouvrage tiré à 160 exemplaires.

Oxtiern ou les Malheurs du libertinage, drame en trois actes et en prose, par D.-A.-F.-S. Représenté au théâtre Molière, à Paris, en 1791, et à Versailles, sur celui de la Société Dramatique, le 22 Frimaire, l’an VIII de la République. À Versailles, chez Blaisol, libraire, rue Satory, an VIII, in-8. 2 ff. en 48 pp.

Couplets chantés à Son Éminence le cardinal Maury, le 6 octobre 1812, à la maison de santé près de Charenton. 1812.

Idée sur les romans, publiée avec préface, notes et documents inédits, par Octave Uzanne. Paris, Librairie ancienne et moderne, Édouard Rouveyre, rue des Saints-Pères, 1872, in-12. C’est la réimpression du morceau qui sert de préface aux Crimes de l’amour. Il contient aussi deux lettres et deux documents adressés par le marquis de Sade aux acteurs de la Comédie-Française et tirés des archives du Théâtre-Français.

L’Auteur des Crimes de l’amour à Villeterque, folliculaire, an IX (1800), in-12 de 19 pages.

Idée sur le mode de la sanction des lois, Paris, s. d., in-8.

Pétition de la section des Piques aux représentants du peuple français, Paris, s. d., in-8.

Discours prononcé à la Fête décernée par la Section des Piques aux mânes de Marat et de Le Pelletier, par Sade, citoyen de cette Section et membre de la Société populaire de la Section des Piques, rue Saint-Fiacre, no  2, in-8, 8 pp.

Des Lettres, des Documents, des Plans d’ouvrages, des Annotations du marquis de Sade ont été publiés dans divers ouvrages, catalogues d’autographes, journaux, revues, etc., et souvent de façon inexacte.

On a attribué au marquis de Sade des ouvrages dont il n’est pas l’auteur et, parmi ceux-ci :

L’Étourdi roman, à Lampsaque, 1784, 2 vol. in-12, avec postface de 3 pp. Ce roman, qui a été réimprimé, n’est certainement pas du marquis de Sade.

La France Foutue, tragédie lubrique et royaliste en trois actes et en vers. À Barbe-en-Con en Foutro-Manie. L’an des Fouteurs 5796 (1796), in-12 de 91 ff. La Bibliothèque nationale en possède deux exemplaires (Enfer, 651 et 652), le premier dans un cartonnage, dos toile, le second dans une jolie reliure et provenant de la Bibliothèque de Talma, d’où il avait passé dans la Bibliothèque Labédoyère. Il contient un Exorde manuscrit en vers de l’écriture de Talma ; quelques-uns de ces vers sont corrigés d’une autre main que celle de Talma. Voici quelques vers de L’Exorde :

  Jeune encor j’ai connu lorsque j’étais imberbe
  Grand nombre de ribauds de cette cour superbe…
  …Fouteurs, dévots, Ribauds, tout en nous couillonnant
  En lisant mon ouvrage… ayez le v.. b…ant…
  …Puis lisez mon ouvrage et pensez à la France
  Pour laquelle toujours j’eus de la déférence,
  C’est ce que j’ai prouvé par mes nombreux écrits.
  J’ai porté le petit collet[1], je fus l’un des proscrits ;
  Très souvent j’ai blâmé tant de haine et d’audace
  Qu’à tort on déversait contre une auguste race.
  J’ai repoussé le crime et combattu l’erreur,
  Tour à tour ils m’ont fait une effroyable horreur.
  J’ai dû cacher mon nom et déguiser mon style.
  Espérant qu’aux Français je pourrais être utile.

À la suite de l’Exorde, on trouve une note écrite par une troisième main et beaucoup plus récemment. La voici : « Cette pièce, dont on assure qu’il n’a été tiré que 25 exemplaires, provient de la bibliothèque de Talma.

« M. Mouffle, bibliophile distingué, mort en 1827, prétendait que l’ouvrage, ainsi que l’exorde manuscrit qui le précède, était de l’abbé Proyart. D’autres bibliophiles l’attribuent au célèbre de Sade (l’auteur de Justine), mort à Bicètre en 1816. »

L’abbé Proyart a-t-il écrit La France Foutue ?

C’était un honnête homme de prêtre et de royaliste qui fut enfermé à Bicêtre pour avoir écrit Louis XVI ses vertus, ouvrage qui fut saisi le 17 février 1808. À Bicêtre, l’abbé Proyart tomba malade ; il fut transporté dans sa famille, à Arras, et mourut le 22 mars 1808. Il s’est occupé d’histoire et de pédagogie. M. Mouffle devait avoir de bonnes raisons pour attribuer à un homme aussi vertueux, semble-t-il, un pamphlet aussi obscène. En tout cas, il n’y a pas d’apparence que cette pièce soit du marquis de Sade. On y trouve ces vers :

L’on n’est pas roi dans son pays.
Quelqu’un peut-il s’y méconnaître,
Lorsqu’au palais de Médicis
Buonaparte règne en maître.
À sa guise il nous fait des lois,
Puis, en despote, il nous les donne.
Petit-fils d’un petit bourgeois,
Assis sur le trône des rois,
Que lui manque-t-il ?
       Que lui manque-t-il ? La couronne,
                                 La couronne…

Beaucoup de manuscrits du marquis de Sade ont été détruits. Il en existe encore un certain nombre soit dans la famille du marquis de Sade, soit entre les mains de divers amateurs, soit dans les collections publiques.

Voici, d’après la Biographie Michaud (Biographie universelle ancienne et moderne, 1811-1828), le catalogue des œuvres du marquis de Sade restées dans sa famille. Cette liste a été dressée par Michaud jeune, rédacteur de l’article sur le marquis de Sade :

1o Cinq comédies, dont trois de caractère, en 5 actes et en vers :

Le Prévaricateur ou le Magistrat du temps passé ;

Le Misanthrope par amour ou Sophie et Desfrancs, reçue à l’unanimité au Théâtre-Français en septembre 1798, ce qui lui valut ses entrées pendant cinq ans ;

Le Capricieux ou l’Homme inégal, reçue au théâtre Louvois et retirée par l’auteur ;

Les Jumelles, 2 actes en vers.

Les Antiquaires, 1 acte en prose.

2o Quatre drames, un en 5 actes et trois en 3 actes :

Henriette et Saint-Clair ou la Force du sang ;

L’Égarement de l’inforlune ;

Franchise et trahison ;

Fanny ou les Effets du désespoir ;

3o Jeanne Laisné ou le Siège de Beauvais, tragédie en cinq actes, refusée au Théâtre-Français, par huit voix contre trois, parce qu’on y faisait l’éloge de Louis XI.

4o L’Union des arts, ambigu comprenant cinq pièces : 1o un prologue qui relie le reste, soit Les Ruses d’amour, comédie épisodique, 1 acte en prose ; 2o Euphémie de Melun ou le Siège d’Alger, tragédie en 1 acte et en vers ; 3o L’Homme dangereux ou le Suborneur, comédie en 1 acte en vers de dix syllabes, reçue au théâtre Favart en 1790 ou 1791 ; 4o Azelis ou la Coquette punie, comédie-féerie en 1 acte en vers libres, reçue au théâtre de Bondy en 1791.

Le tout se termine par un divertissement.

5o Tancrède, scène lyrique en vers ;

La Tour mystérieuse, opéra-comique en 1 acte ;

La Fête de l’amitié, prologue ;

L’Hommage de la reconnaissance, vaudeville en 1 acte, écrit pour être joué à Charenton.

Toutes les autres pièces, ainsi qu’Oxtiern, ont été composées à Vincennes et à la Bastille.

6o Un devis raisonné sur le projet d’un spectacle de gladiateurs à l’instar des Romains auquel il devait être intéressé.

7o Isabelle de Bavière, reine de France, 3 vol. ;

8o Adélaïde de Brunswick, princesse de Saxe, 2 vol.

Ces romans ne contenaient rien de répréhensible.
Pl. III


PORTRAIT FANTAISISTE DU MARQUIS DE SADE
(Gravé à l’époque de la Restauration)

8o Onze cahiers du journal de la détention de l’auteur à

Vincennes et à la Bastille, depuis 1777, à sa sortie de Charenton, en 1790 ; il manque le premier (1777 à 1781) et le douzième (1789) ; une partie de ce travail est rédigée en chiffres dont il avait seul la clef.

9o Cinq cahiers de notes, pensées extraites, chansons et mélanges de vers et de prose composés et recueillis pendant sa dernière détention. Extrait de Conrad, roman tiré de l’Histoire des Albigeois, saisi pendant qu’on le conduisait à Charenton, en 1803.

On y voit qu’il avait composé un roman intitulé Marcel et des Mémoires ou Confessions qu’il avait écrits pour se justifier ou dans le but de préparer son apologie, et dont il fait connaître les divisions, l’épigraphe et divers fragments.

10o Autres productions perdues ou saisies :

Contes au nombre de trente et formant 4 volumes.

Le Portefeuille d’un homme de lettres, 4 volumes. (Ces deux ouvrages furent écrits à la Bastille en 1788.)

Ces Contes et ce Portefeuille forment le manuscrit de la Bibliothèque nationale.

Cléontine ou la fille malheureuse, drame en 3 actes.

L’Épreuve, comédie en 1 acte en vers, saisie en 1782 par le lieutenant de police Lenoir et non rendue, parce qu’elle contenait un passage obscène.

Le Boudoir, comédie reçue au théâtre Favart en 1791.

L’École des jaloux.

Dans ses Neue Forschungen über den Marquis de Sade und seine Zeit Berlin (Max Harrwitz), le docteur Eugen Duehren parle de plusieurs manuscrits inédits du marquis de Sade.

Pholoé et Zénocrale (inachevé), roman en lettres.

Plusieurs romans, sans doute des plans ou canevas.

Un plan de maison publique, avec l’indication de l’usage de chacune des chambres. C’est sans doute le plan que M. Anatole France a eu entre les mains et dont il parle dans son introduction à Dorci. Il dit que le marquis de Sade avait eu soin de ne pas oublier le cimetière, et il cite les légendes qui indiquaient ce qui devait se passer dans deux salles. Pour l’une le marquis avait indiqué : « Ici on estropie », et, pour l’autre : « Ici on tue. »

Un manuscrit contenant un plan très détaillé du roman les Journées de Florbelle et des renseignements sur ses manuscrits écrits à la Bastille. Il a réclamé inutilement trois épais manuscrits, dont deux contiennent un roman humoristique et divers morceaux. Ces deux manuscrits ont pour titre le Troubadour provençal. Le troisième manuscrit a pour titre le Portefeuille d’un homme de lettres, le même dont parle Michaud jeune. Les Journées de Florbelle ou la Nature dévoilée, suivies des Mémoires de l’abbé de Modore, devait avoir un certain nombre de tomes. Le marquis n’était pas encore fixé sur le titre de son roman. Il indique encore le Triomphe du vice ou la Véritable histoire de Modore (voir l’Introduclion.)

Théorie du libertinage ou bien Les 120 jours de Sodome ou l’École du libertinage, manuscrit publié par le docteur Eugen Duehren en 1904 — ouvrage cité dans cet Essai bibliographique (voir aussi l’Introduction).

La Bibliothèque nationale possède un volume in-4o de 494 ff. contenant des Contes, historiettes, canevas, brouillons écrits par le marquis de Sade.

« Quelques-uns de ces contes, dit M. d’Alméras, comme Il y a place pour deux, sont très rabelaisiens et dans le genre de ceux du XVIe siècle.

« Le volume commence par une nouvelle intitulée l’Heureuse feinte. Il est formé de vingt cahiers reliés ensemble. Au feuillet 98, cette note : Mettre dans le conte anglais un autre nom que Nelson, Portland, par exemple. — Au feuillet 150 : Commencé le 17 juin au travail du soir, ayant bien mal aux yeux. — Au feuillet 176 : Changer le nom de Lorsange, il est pris. — Le dix-neuvième cahier débute par Juliette et Raunai ou la Conspiration d’Amboise, nouvelle historique.

« A côté du titre on lit : Commencé le 13 avril 1785. Le vingtième et dernier cahier a été commencé cinq jours plus tard, le 18 avril. On peut ainsi mesurer la puissance de travail du marquis de Sade. Il écrivait à cette époque, chaque jour, cinq ou six pages d’une écriture très fine et très serrée. »

On trouve encore, au (Catalogue de Soleienne (1844), la mention des deux pièces manuscrites suivantes :

La Double intrigue, comédie en prose, recueil de 95 pp.

Julia ou le Mariage sans femme, folie-vaudeville en 1 acte, in-4o. « Cette pièce, dit le bibliophile Jacob, rédacteur du catalogue, est sotadique, comme son litre l’annonce. L’écriture ressemble à celle du marquis de Sade, qui avait, comme on sait, démoralisé les prisonniers de Bicêtre, en les dressant à jouer des pièces infâmes qu’il composait pour eux. » On sait que le bibliophile Jacob mettait volontiers au compte du marquis de Sade tout ce qui lui paraissait infâme et qu’il ne savait pas à qui attribuer, comme il a fait de La France foutue (voir plus haut dans cet Essai bibliographique), qui est peut-être de l’abbé Proyart, mais n’est certainement pas du marquis de Sade.


  1. Talma a mal copié ce vers, ainsi que quelques autres. Il y avait : Portant petit collet, ou bien : J’ai le petit collet, ou encore : J’ai porté le collet.