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2° une espèce de poëme allégorique, intitulé : l’anatomie d’amour ; 3° un autre sur l’entrée de Charles-Quint a Milan, et un qui a pour titre : les Faits glorieux de l’empereur Charles-Quint, imprimé à Rome, en 1567, in-8o, poëme dont il parle dans la dernière stance de son Histoire du Piémont, et qui, par conséquent, est bien de lui, quoiqu’on l’ait voulu attribuer à Jules-César Albicante, moine olivetain, que quelques-uns ont cru être son fils. Les lettres et les sonnets de l’Albicante se trouvent dans plusieurs recueils de son temps, dans le livre d’Antoine Doni, intitulé : la Tucca, etc. G-é.


ALBICUS, archevêque de Prague dans le 15e siècle, montra des dispositions favorables à Jean Hus et autres réformateurs. Il a composé trois traités de médecine, savoir : Praxis medendi, Regimen sonitatis, Regimen pestilentiæ, imprimés à Leipsick en 1484, longtemps après la mort de l’auteur. C. T-y.


ALBIGNAC (Louis-Alexandre d’), né le 22 mars 1739, à Arrigas, près du Vigan, entra au sen vice à l’âge de seize ans, avec le grade de sous-lieutenant, dans le régiment de Hainaut infanterie, et se trouva l’année suivante au siége de St-Philippe, dans l’île de Minorque. Le régiment de Hainaut ayant été réformé après la guerre de sept ans, Albi ayant alla joindre en Amérique celui de Boulonnais, dans lequel il obtint une compagnie. Plus tard il fut appelé au commandement de la Piève d’Istria, en Corse ; il y resta jusqu’au 30 décembre 1772, et fut alors nomme lieutenant-colonel du régiment de Pondichéry. qu’il commanda en l’absence du colonel. En 1778, le général anglais Munro vint faire le siége de cette ville avec une armée de 22,000 hommes ; la garnison, commandée par d’Albignac sous les ordres du général Bellecombe, gouverneur de la place, n’était que de 700 hommes. Elle fit néanmoins une longue défense, et obtint une capitulation honorable. La conduite qu’avait tenue d’Albignac pendant ce siége lui valut le titre de colonel du régiment de Pondichéry. de brigadier d’infanterie dans les colonies (22 août 1780), et, l’année d’après, une pension de 2,400 fr. sur le trésor royal. Il continua de servir dans l’Inde, où il fut employé à la fois comme major général de l’armée et comme brigadier. Le 13 juin 1783, il se trouvait, avec la brigade d’Austrasie qu’il commandait, et le reste de l’armée française forte de 10,000 hommes, au sud de Goudelour, seule place que la France possédait encore sur le continent indien, lorsque le général anglais Stuart, à la tête de 17,000 hommes, vint attaquer notre armée, et menacer cette place. Un combat meurtrier s’engagea : un corps de Cipayes français prit la fuite dès le commencement de l’action : les Français furent repoussés et mis en désordre sur presque tous les points ; mais la division d’Albignac, après avoir défait le corps anglais qui lui était opposé, se porta au secours des régiments qui pliaient, rétablit le combat, et força les Anglais à la retraite. Ce succès, dont le résultat était important, puisqu’il nous conservait Goudelbur, notre dernier pied à terre dans l’Inde, fut dû principalement au baron d’Albignac, et surtout à la manière habile dont il se survit de l’artillerie, qu’il ne cessa de diriger lui-même. Le bailli Suffren l’en félicita par une lettre flatteuse ; la cour le nomma brigadier au département de la guerre, et lui accorde une pension de 4,000 francs sur le trésor royal, et de 1,0000 francs sur les invalides de la marine. Le baron d’Albignac ramena sa brigade en France après la paix (1784) ; le 9 mars 1788 il fut nommé maréchal de camp, et employé en cette qualité, le 8 novembre 1790, dans la neuvième division de l’intérieur[1]. La conduite qu’il avait tenue comme commandant des troupes de ligne du département du Gard, au milieu des troubles qui agitaient cette contrée, fut approuvée par l’assemblée constituante dans sa séance du 25 février 1791. Chargé d’une expédition contre le camp de Jalès, il était parvenu, à la tête de 7 à 8,000 hommes, tant de gardes nationaux que de troupes de ligues, à dissoudre ce camp, à s’emparer des principaux chefs des insurgés, et à disperser les autres, sans effusion de sang et sans tirer un coup de fusil. À la fin de septembre suivant, il fut l’un des trois commissaires désignés par le roi pour l’exécution du décret qui réunissait à la France le comtat Venaissin ; mais il se dégoûta bientôt de cette mission difficile, et s’en démit dès le commencement de décembre. Le 22 mai 1792, le roi le nomma lieutenant général. Au mois de juillet il parvint à réprimer quelques tentatives de désordre qui eurent lieu en Auvergne. Au commencement de la guerre, le baron d’Albignac reçut l’ordre de se rendre à l’armée des Alpes, qu’il commanda par intérim en l’absence du général en chef Kellermann ; il passa, le 8 avril 1793, à l’armée du Rhin, et n’y resta que jusqu’au 1er juin suivant. Rentré alors dans ses foyers, un arrête du directoire exécutif, du 9 thermidor an 7, le nomma commandant de la dixième division militaire : il quitta définitivement le service le 7 floréal an 9, après quarante-six ans de travaux. Retiré au Vigan, il y est mort vers 1820. Le baron d’Albignac était chevalier de St-Louis depuis 1774 ; le roi le nomma commandeur du même ordre le 27 décembre 1814 ; un décret du 8 germinal an 13 (29 mars 1805) l’avait nommé chevalier de la légion d’honneur. Une notice sur ce général, ornée de son portrait, a été imprimée dans les Tablettes militaires du département du Gard, et séparément, sans date, in-8o de 16 pages. F-ll.


ALBIGNAC (Philippe-François-Maurice, comte d’), lieutenant-général, issu de la même famille, mais d’une autre branche que le précédent[2] était né le 7 juillet 1775, à Milhaud, dans le Rouer-

  1. Cette division était alors former des départements de l’Ardèche, de la Lozère, du Gard, de l’Aveyron. du Tarn et de l’Hérault.
  2. Le général d’Albignac, dont l’article précède, était de la branche des d’Albignac, barons d’Arre ; son père avait été capitaine d’infanterie, et plusieurs de ses ancêtres s’étaient distingués dans les armes. Le titre de baron d’Arre avait été conféré à Charles d’Albignac, son trisaïeul, en 1662, pour récompenser sa valeur au siége de Cressen. Le comte Philippe-François Maurice était d’Albignac de Castelnau.