Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843 - Tome 9.djvu/405

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


1-400 COU bsatœ Virginia Maria laudibus detraluentes, Paris, tu 526, in-4o ; 5° Apologia Petri Sutoris in damnatam Lutheri hœresim de votis monasticis, Paris, 1531. 1 in-8o. Cet ouv1·âge passe pour un des plus solides et des mieux écrits du savant chartreux. 6° Petri Sutoris Garthusiani, de potestate Ecclesiœ in occultis, Paris, 1534, in-8o. Dom Cousturier ne voulut point que ce livre, où il traitait d’une matière difficile, parût avant de l’avoir soumis à l’examen de personnes habiles. On a peut-être à reprocher à ce savant religieux trop de véhémence à l’égard de ses adversaires ; mais on ne peut lui refuser beaucoup de connaissances pour son temps, un grand zèle potu· la saine doctrine et un véritable amour de son état. (Voy. sm· les ouvrages de ce chartreux, le tome 3 des Singularités historiques et littéraires de dom Liron.) L- !.

COUTEL (Aivrouve), né à Paris en 1622, mort à Blois en 1693, fit imprimer dans cette dernière ville un volume in-8o, intitulé Promenades. C’est un recueil de petites pièces de vers, parmi lesquelles on en distingue à peine une ou deux qui soient au-dessus du médiocre. On a cependant prétendu que madame Deshoulières avait pris dans · ce recueil, non-seulement l’idée de sa charmante Idytle des moutons, mais encore la plupart des v vers de cette pièce. Le recueil de Coutel est sans date ; on a conjecturé qu’il avait paru en 1649 ; mais cette conjecture est fausse, puisqu’on y ’, trouve une épitaphe de 166t. À cette époque, madan e Deshoulières était âgée de vingt-trois ans, et depuis longtemps elle cultivait la poésie, pour laquelle elle avait annoncé dès son enfance des dispositions très-heureuses. Elle pouvait donc avoir composé l’Idylle des moutons, l’avoir lue dans ses soci ité s, et même en avoir laissé prendre des copies. Une de ces copies peut être tombée entre les mains de Coutel, et celui-ci l’avoir insérée dans son recueil, sans aucun scrupule. Madame Deshoulières, mécontente de sa première esquisse, l’a retouchée dans la suite, et l’a fait imprimer avec ses autres ouvrages, dans l’état où on l’y trouve maintenant. De plus, il est sur que jamais on n’a accusé madame Deshoulières d’un autre plagiat, et qu’il est prouvé, an contraire, que Coutel a mis à contribution, sans les nommer, Bertant et d’autres poëtes antérieurs. W—s.

COUTELLE (JEAN·MAlIE·JOSEPlI), né au Mans en 1718, fit ses études dans cette ville et montra un goût très-vif pour la physique. C’était le temps où Franklin venait de découvrir les paratonnerres : le jeune Coutelle imagina d’en placer un sur la maison de son père ; et ce fut le premier qui parut au Mans. Venu à. Paris, il s’y lia avec le célèbre physicien Charles, qui lui procu1·a tous les moyens de se livrer à ses études favorites, particulièrement à celle du gaz. Cette étude, alors si loin de ce qu’elle est aujourd’hui, le conduisit à prendre une grande part à. toutes les expériences d’aérostats. Lorsque la France fut aux prises avec l’Europe, en 1793, les savants ayant pensé que cette

l t C0 !) V lnventlonpourraitêtre dequelqueutllité dans les armées, on créa une compagnie d’aérostiers, dent « Coutelle devint le capitaine ; et il fut chargé de v conduire cette compagnie à l’armée de Sambre-et t Meuse, où il fit ume ascension le jour mme de la bataille de Flemus, au moyen de longues conlœ que tenaient des gendarmes à cheval. On a beaucoup parlé dans le temps des effets merveilleux de ce moyen mis pour la première fois en uœgs afin d’observer les mouvements de l’ennemi ; mais, témoin oculaire nous-même de cet essai, nous ne craignons pas d’affermer qu’il ne contribua en rien aux succès de la journée. Coutelle fut cependant encore chargé d’organiser une autre compagnie l’armée du Rhin ; et l’on a dit que quelques ascensions faites devant les places de Manheim et de Mayence ne furent pas sans utilité. Mais ceqü prouve que cette invention est de peu d’effet à la guerre, c’est qu’on y renonça bientôt. Bonaparte, en partant pour l’Égypte, en 1798, ayant pensé qu’elle pouvait être de quelque influence sur les ignorantes populations de l’Orient, deux compagnies d’aérostiers ftuent embarquées avec lui, sous les ordres de Coutelle, qui avait été nommé chef de bataillon. Mais toubleur équipage périt dam l’incendie du vaisseau l’Orient à la bataille d’Aboukir, et Coutelle n’eut plus qu’à s’occuper de découvertes scientifiques avec la commission des arts, dont il était membre. Il remonta avec plusieurs de ses collègues jusqu’aux cataractes du Nil, visita l’antique Memphis et ses pyramides, Thèbes, Luxor et ses obélisques, etc. ; enïâil fut chargé de faire arriver en Europe tous précieux objets de tant de recherches, ce qui lui valut le grade de colonel. Revenu en France après le N t8 brumaire, Bonaparte, premier consul, lenomma inspecteur aux revues ; et ce fut en cette qualité j qu’il fit les campagnes de Prusse en 1806, 1807, j puis celle d’Espagne, où il eut le bras cassé a ledelin, le 28 mars 1809. Nommé sous-inspecteur Versailles, puis à Paris, il fut compris dans les réformes de 1816, et se retira au Mans, où il mourut le20 mars 1835. Il apublié : t° Une brochure sur l’emploi des aérostats aux armées de Sambre-et-Meuse et du Rhin, en 179t ; 2° Des observations sur la topographie de Sinaï..., les mœurs, les usuges, l’industrie des habitants ; 3° Observations nuitéorologiques faites au Caire, en 1799, 1800 et 1801. Ces deux derniers font fpartie de grand ouvrage de la commission d’Égypte. On a publié au Mans en 1836 : Notice sur M. Coutelle, lue ci la Société d’agriculture, sciences et arts du Hans, dans la séance du 15 avril 1835, par M. Dagoneau, son président. ’ M—nj. t COUTHON (Gsoacns), naquit on t’756, à Orsay, t t près de Clermont-Ferrand, et se livra de bonne t È heure aux études du barreau. Une avenune de É î jeunesse eut sur sa constitution physique l’influence î U la plus fâcheuse. En se rendant de nuit chez une V t de ses maîtresses, qui habitait la campagne, il s’en· la à fonça jusqu’au milieu du corps dans un bourbier, l t